La Chef de Département du football féminin à la Fédération Togolaise de Football s’est prononcée sur les challenges auxquels fait face le football des filles au Togo. Entre la tenue du championnat écoulée, la dynamique de promotion des filles à l’épreuve des réticences de tous ordres, puis la possibilité de la tenue d’un championnat de deuxième division, Yvette Klussey entrevoit l’évolution du football féminin togolais, à travers la tenue régulière des compétitions.
Répondant au micro des confrères de Radio Sport FM, La Chef de Département évoque d’abord les difficultés liées à la tenue de la saison écoulée :
« Un championnat il faut qu’il y ait normalement à la fin, des montées et des descentes. Cette fois-ci, cela n’en a pas été. Au-delà de ça, il faut le jouer régulièrement. Lorsque vous venez de terminer une compétition, il ne faut pas attendre un an pour en relancer une autre et c’est dans cette optique que nous sommes. Vous avez dû voir le chronogramme que la FTF a présenté et dans quelques mois nous allons devoir entamer avec la D2. C’est important, parce que lorsque vous avez plusieurs matchs à jouer ça vous donne la chance d’être encore plus aguerris; parce que vous allez en compétition international et vous devez rencontrer des équipes qui sont plus fortes que vous. Donc il faut qu’on fasse en sorte que ces compétitions se multiplient et on ne peut pas seulement s’arrêter à la D1 car cette année. Il y aura la D2, puis les compétitions en catégories inférieures également, pour permettre à ces filles-là de développer cette passion qu’elles ont en elles.»
Les réticences des parents de joueuses, le département du football en a connues.
« C’est vrai que les parents sont réticents et surtout que nous avons joué pendant les vacances. Vous savez qu’à Lomé c’est encore plus simple mais à l’intérieur du pays ces filles sont celles qui doivent s’occuper du métayage pendant les vacances, qui doivent s’occuper pour les plus âgées, des plus petits pendant que les parents doivent peut-être aller au champ ou dans leurs activités et nous les avons occupées toute les vacances. Tenez-vous cela pour dit, et les parents disent que puisque nous les avons occupées, c’est à nous de gérer leur rentrée parce qu’elles devaient travailler pendant les vacances pour se trouver des petits sous et se faire la rentrée. En quelque sorte, cela revient aux responsables de clubs et par conséquent la FTF. Donc voilà l’une des raisons pour lesquelles par exemple nous nous sommes dit qu’il est important de les accompagner un peu sur ce terrain là mais nous savons quand-même qu’au niveau du travail que font les responsables des clubs qui le font ce n’est pas toujours aisé et encore une fois je voudrais leur donner des lauriers. Cela n’a pas été facile. Elles ont dû être logées en regroupement en quelques sorte ce n’était pas gagné d’avance. Félicitations parce qu’elle l’ont fait,c’est ça le problème. Il y a d’autres parents qui se disent, qu’est-ce qu’une fille va venir chercher sur un terrain de foot, qu’est-ce qu’elle va y gagner? Mais aujourd’hui à travers cette compétition ces parents-là ont compris que ce n’est pas au Togo seulement que leur filles vont jouer; elles peuvent jouer à l’extérieur. Amis du monde vient d’en faire l’expérience et Athlèta le fera aussi; Elles vont se faire un nom. Donc à voir ces genres de choses, ils se disent, ma fille aussi peut ramener quelque chose et même si c’est un 1000 francs ou un 5000 qu’elle ramène à la maison ou après elle a un maillot sur lequel elle a son nom cela pousse les autres à dire moi aussi je peu jouer au foot.»
Dame Yvette Klussey mentionne les retombée possibles de la belle performance de Djabir de Tandjouaré qui a su se hisser en finale du championnat:
« Une équipe comme jabir par exemple dont les filles peut-être n’ont pas la chance de venir à Lomé se retrouvent sur une pelouse d’un terrain de 30.000 places c’est intense, c’est déjà quelque chose de bon pour les parents. Ils préfèrent qu’il y ait de l’argent, mais également en matière de papier il y a des efforts qui sont fait et qui doivent être encore faits parce que celles qui avaient été retenues pour la pré-sélection par exemple, on va devoir leur faire des papiers. parce que certains n’ont que la naissance ou la nationalité, il leur faut une carte d’identité, un passeport. Donc tout cela fait que les parents se disent voilà maintenant ma fille peut jouer. Mais ce n’est pas toujours facile. On continue le travail et on espère qu’on va aller de l’avant. »
À propos du déséquilibre flagrant qui existe entre certaines formations de Lomé et leurs congénères de l’intérieur du pays, la Chef de Département du foot féminin a sa petite idée:
« C’est d’abord un problème de moyens qu’on le veuille ou non. Ces équipes-là ont pu étoffer leur effectif parce qu’elles avaient les moyens d’en recruter et de faire travailler les filles ou de les mettre dans les meilleures conditions, pour le travail. Lorsque vous logez peut-être dans un hôtel et que vous êtes bien nourries, véhiculées et tout, cela donne un peu plus de facilité dans le jeu c’est normal. Pour cela donc, on ne va pas s’arrêter à la D1. Il faut permettre que les compétitions se jouent à des niveaux » inférieurs » pour que ce déséquilibre ne se fasse pas voir. L’ idée maintenant c’est de des championnats de ligue où elles vont pouvoir jouer entre elles dans la même zone où elles verront leur forces et leur faiblesses et à mesure arriver au niveau supérieur. Il faut également apprendre à apprendre de l’autre; c’est un plus. Quand vous rencontrez de grandes équipes, à l’instar de Djabir qui n’a pas eu peur d’Athlèta, elles ont tapé dans le ballon au cours du jeu. Donc il faut un peu ce mélange là pour avoir après une équipe digne de ce nom. »
Yvette Klussey évoque la tenue du championnat féminin de D2, mais reste réservée sur la date de sa tenue:
« Ça ne pourra pas tenir dans le mois d’ Octobre par rapport au calendrier de préparation de la CAN. Les matchs ont été plus ou moins programmés. Il faut juste que les équipes choisissent les dates fixes. Donc il faut permettre à cette compétition là de se jouer d’abord mais nous avons déjà la compétition U20 UFOA qui va se jouer en Novembre- Décembre donc on est entrain de réfléchir là-dessus et il faudrait que le Togo soit repésenté et donc très bientôt on va devoir reprendre avec les activités. »
Arnaud BOCCO
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