Le président de la Fédération togolaise de volleyball (FTVB) Noël Tadégnon s’est exprimé ce samedi 13 avril 2024 sur la situation du volley-ball togolais sur Sport FM. Entre manque de moyens, difficile participation aux compétitions et mépris des autorités, il présente une situation assez triste.
D’entrée, le président de la FTVB dépeint l’état du volleyball togolais à l’heure actuelle.
« Le volley-ball, on aurait voulu que ça décolle comme il faut. Malheureusement, on a des contingences. On a des difficultés auxquelles on fait face comme tous les autres sports de mains : le manque de moyens, le manque de soutien. Même les entreprises de la place n’ont pas la culture du sponsoring du sport, de l’accompagnement du sport et ce que l’État donne n’est pas assez suffisant pour déployer tout ce que nous voulons et on est bloqué. Mais, on essaie de faire bouger les lignes et on est focus sur la formation à la base. On a eu à élaborer des projets qui ont été exécutés pour permettre la formation sur l’ensemble du territoire. Maintenant, au niveau de l’EI, c’est là où ça coince un peu. Au volley-ball de plage, on a quand même des tandems qui arrivent à sortir du lot. Par contre, au niveau des filles, ça flotte également« .
Il poursuit dans le même sens avec des preuves de la régression du Togo en terme de moyens disponibles pour la participation aux compétitions.
« Le Togo est inexistant sur le plan sous-régional. Ça a un coup d’entretenir une équipe de 14 joueurs alors qu’on a que pour la saison une enveloppe de 5 à 6 millions de subvention de l’État. On ne pourra pas les amener en compétition malheureusement, voilà un peu les réalités. Mais, on continue par rêver, par travailler, par faire des projets dans le sens de se donner les moyens de développer véritablement ce sport que personnellement, nous avons pratiqué. Je disais à des Beach-volleyeurs la dernière fois que lorsque je jouais en équipe nationale du Togo en 1997, on me donnait 300.000 francs pour une compétition. Mais aujourd’hui, il reçoivent moins. Voyez comment on a régressé. On se bat également pour que leurs conditions soit améliorées quand ils doivent aller en compétition pour qu’on puisse leur donner ce qu’il faut, de sorte qu’ils soient à l’aise ».
Noël Tadégnon reconnait ensuite être déçu à forcer de se battre sans véritable soutien de l’Etat face aux difficultés liés au manque de moyens.
« On se débat comme un beau diable avec le bureau exécutif. On est sur tous les fronts. On est là à imaginer les choses, à écrire des projets à monter des dossiers, mais à chaque fois, ça ne marche pas et donc il est arrivé qu’on se demande : finalement, on fait quoi ? J’ai été surtout touché lorsque les joueurs me disent : Nous, on est pas Togolais ? Pourquoi on ne nous considère pas ? Les joueurs ont senti qu’il y avait une sorte de mépris à leur endroit parce qu’au niveau d’autres disciplines, il y a plus de facilité et on leur accorde plus d’importance. Mais, quand il s’agit des volleyeurs, il n’y a pas de considération en tant que telle. On leur donne 200.000 francs pour deux semaines de compétition (…) Il faut faire en sorte que les joueurs se sentent Togolais. Il va falloir revoir la chose du côté du ministère et permettre à ses joueurs d’évoluer comme il faut ».
Le président de la FTVB évoque aussi la nécessité pour les techniciens du ministère des Sports de prendre en compte les propositions des Fédérations sportives pour de meilleurs résultats.
« Sur un autre plan, que nos amis du ministère, les techniciens qui sont là, comprennent les enjeux des différentes fédérations sportives. Récemment, il y a eu les jeux africains au Ghana. J’ai constaté qu’on a plombé notre équipe parce que la compétition devait démarrer le 10 (mars, ndlr) et on fait partir de Lomé les joueurs le 1er. Ils ont donc passé, presque 10 jours de tourisme au Ghana et au finish, le Togo qui était craint, a été éliminé au premier tour. Pourtant, au niveau de la fédération, on a alerté les techniciens du ministère que ce n’est pas normal que l’équipe quitte Lomé 10 jours avant la compétition surtout qu’on ne nous a donné aucune garantie que les joueurs, arrivés sur place au Ghana, puissent avoir ce qu’il faut pour s’entrainer : le terrain de beach et le transport pour aller sur le terrain. Au niveau du village des jeux, il n’y avait pas de terrain de Beach et donc les joueurs qui devaient jouer au Beach-volley devrait s’entraîner sur un terrain en dur. Ça a plombé la dernière phase de préparation alors que si l’équipe était restée à Lomé sur ces 10 jours où même 7 jours, on allait continuer sur la même lancée et avoir un bon résultat. Malgré tout ce qu’on a dit, je crois que les techniciens du ministère sont restés hermétiques. Ils n’ont pas voulu comprendre alors que nous, nous gérons une discipline et nous connaissons les règles de notre discipline. Malheureusement, on n’a pas tenu compte de cela, on a amené les enfants qui étaient presque en tourisme. Selon les échos que j’ai eu, lorsque les enfants devaient s’entraîner sur du dur, on leur disait d’arrêter parce qu’il y a visite du ministre, visite de l’ambassadeur… Finalement, voilà le résultat. Pour moi, il est important qu’on repense la chose, qu’on essaie de travailler ensemble, qu’on nous écoute surtout, nous qui gérons les fédérations parce que nous maîtrisons notre discipline et nous sommes au contact des réalités de cette discipline là« .
Il insiste aussi sur l’importance pour le ministère des Sports de prendre effectivement en compte tous les sports et les promouvoir tous au même titre.
« On a l’impression que notre ministère des Sports est devenu le ministère du football et ce n’est pas normal. Il faut de ça soit véritablement le ministère des Sports qui permette à tous les sports de se développer, d’aller loin parce que la meilleure façon aujourd’hui de faire la publicité pour un pays, de faire parler d’un pays, de faire de la diplomatie pour moi, c’est à travers le sport et il n’y a pas que le foot. Tous les sports peuvent nous permettre d’aller loin et quand on voit ce qui se passe dans les autres pays, c’est vrai qu’ils ont compris ».
Enfin, Noël Tadégnon fait un plaidoyer à l’endroit des premiers responsables notamment la ministre des Sports et le président du CNOT.
« Il faut qu’on accorde plus d’importance, de considération aux autres sports et au volley-ball en particulier parce qu’on sent une sorte de mépris à notre endroit. L’année dernière, lorsqu’on devait jouer les éliminatoires au niveau de notre zone pour les jeux olympiques à Cotonou, on a sollicité le ministère, mais on n’a pas eu de soutien. Il n’y a même pas eu de réponse. C’est du mépris vis-à-vis d’une fédération qui participe au développement du pays et qui contribue à l’éducation de la jeunesse et ça me dérange un peu. Il y a aussi une situation qui est là. Mon plaidoyer va à l’endroit des responsables que ce soit madame la ministre de Sports tout comme le président du CNOT, il y a un problème entre les deux. Je suis ministre des Sports, je suis président du CNOT, je dois donner l’exemple en terme de fair-play. Mais aujourd’hui, on sent qu’il y a une crise de confiance entre les deux institutions. Pour moi, c’est ça qui freine beaucoup de choses. La participation à des compétitions liées à l’olympisme à des soucis et donc ça veut dire qu’il y a un problème. Il est pour moi important que ces deux responsables donnent l’exemple à la jeunesse en terme de fair-play, en terme d’acceptation de l’autre, en terme de cohésion sociale. Sans cela, on sera là à tourner en rond« .
Emmanuel TETE
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