De l’argent liquide versé sous la forme de primes, des honneurs républicains et des distinctions honorifiques… Les récompenses varient en fonction des pays, de la couleur de la médaille… et de la volonté politique. Tour d’horizon à travers le continent.
Une médaille olympique, ça se célèbre… avec effusion de joie, traitement spécial par la presse, des égards tous particuliers souvent sur tapis rouge en l’honneur de l’athlète distingué.
L’Afrique n’échappe pas à toutes ces formes d’exaltation des médaillés olympiques qui, très souvent, sont érigés en modèles et pris pour exemple dans les discours de Chefs d’Etat.
Cette forme de reconnaissance au plus haut sommet du pouvoir s’accompagne généralement de primes symboliques officielles en espèces sonnantes et trébuchantes.
Certains pays ont clairement défini le barème des primes, c’est le cas de l’Algérie : 3,5 millions de dinars -soit environ 15 700 000 FCFA – pour la médaille en or décrochée par la jeune gymnaste Kaylia Nemour.
En Egypte, ce chiffre passe à 5 millions de livres soit 60 000 000 FCFA. De quoi motiver par exemple les Pharaons, demi-finalistes du tournoi de foot.
Au Cameroun, c’est 10 millions de FCFA pour le métal le plus précieux, soit un peu plus de 15 000 euros.
Les montants prennent en compte la conjoncture dans bien des pays.
A la discrétion du pouvoir
L’argent ne fait pas de bruit, et rares sont les confidences qui tournent autour de la valeur des primes olympiques dans certains pays.
« Rien n’est officiellement prévu », entend-t-on régulièrement chez les confrères africains interpellés sur cette thématique.
« Le sujet n’a jamais fait l’objet d’une communication officielle de la part des autorités du ministère en charge des sports encore moins du Comité National Olympique», murmure un confrère d’Afrique francophone qui requiert l’anonymat.
De leur côté, les athlètes médaillés ou médaillables ne figurent pas non plus parmi les plus bavards sur la question. « C’est simple, ils n’osent aucune révélation à propos » nous répond-t-on encore.
A contrario, parce que les primes de participation ont été annoncées en grande pompe, la presse togolaise a fait pression pour voir le montant passer de 500 000 FCFA à 1 million.
Le Sénégal, selon certaines indiscrétions, table sur 11 millions de FCFA. Un chiffre très inférieur aux 17 millions promis aux athlètes en République Démocratique du Congo, à condition qu’ils montent sur un podium !
Au Cameroun, on redescend à 5 millions FCFA (7500 euros). A ces montants, peuvent aussi s’ajouter des primes d’objectifs.
Par exemple, la progression d’un palier à un autre dans la compétition. « Les primes intermédiaires permettent à l’Etat de récompenser les efforts des athlètes africains sur la base d’un contrat de performances qui vise le podium olympique », si l’on croit l’indiscrétion d’un responsable du CNO en Afrique centrale qui a requis l’anonymat.
En Afrique francophone, la consistance des sommes d’argent et des honneurs accordés aux célébrités de podiums olympiques tient d’abord et avant tout à la volonté des autorités politiques, ou du pouvoir économique face à d’autres enjeux prioritaires (éducation, santé, etc). Mais surtout à la considération que ces politiques accordent aux sportifs d’élite.
Et puis, en plus des plafonds officiels, les médaillés olympiques bénéficient parfois de gratifications directes, généralement importantes (dons en nature et argent liquide). De quoi assumer au mieux leur nouveau statut.
Samuel BIYONG
Mag olympique CNO – Cameroun
Crédit photo : Le Soir
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